Les agents de voyage font du «slalom» à l’approche de l’hiver pour conseiller les voyageurs en quête de chaleur, alors que la Jamaïque se remet d’un ouragan majeur, que la Floride est boudée par bien des Québécois, que Cuba est aux prises avec une épidémie hors de contrôle et que des régions touristiques mexicaines sont le lieu de crimes violents.
La combinaison de plusieurs évènements rend le début de cette haute saison vers le sud «particulière», mentionnent plusieurs agents de voyage interrogés par Le Journal.
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Menace de grève
La menace de grève des pilotes d’Air Transat, dès le 10 décembre prochain, ajoute aussi une couche d’incertitude pour les voyageurs, affirme Éric Boissonneault, vice-président de l’Association des agents de voyages du Québec.
«C’est une année où il faut faire du slalom, il faut s’adapter», dit-il.

Éric Boissonneault est vice-président de l’Association des agents de voyages du Québec. Il croit que l’ouragan «Melissa» renforcera la popularité du Mexique et de la République dominicaine, cet hiver.
Photo Pierre-Paul Poulin
Épidémie et violence
Aux prises avec une épidémie hors de contrôle de dengue, de Zika et de chikungunya, Cuba n’est pas le «choix numéro un» cet hiver, nous indique-t-on.
Il y a quelques semaines, l’émission J.E faisait état de la recrudescence d’évènements violents dans la région de Cancún, notamment l’assassinat par les policiers d’un trafiquant de drogue à l’hôtel Riu Palace de Costa Mujeres.
Plus récemment, les autorités ont découvert un terrain qui était utilisé comme cimetière clandestin, à une quarantaine de kilomètres de Cancún.

Capture d’écran de l’émission J.E
Et cette semaine, la mairesse de Cancún, Ana Paty Peralta, annonçait l’ajout de 400 policiers près de la zone hôtelière.
La plupart d’entre eux seront équipés de caméras corporelles. Ils ont aussi reçu une formation en «anglais de base», peut-on lire.

Fournie par la municipalité de Benito Juarez dans l’État de Quintana Roo
Destinations hors circuit
Ces récents évènements incitent certains agents de voyage à revoir leur approche.
C’est le cas entre autres d’Alain Richard, propriétaire de l’agence Ôtelam Voyages d’Émotion à Lévis, qui propose cette année des destinations un peu plus «hors circuit», comme le Salvador, le Panama, les Bahamas et même l’Égypte.

Photo Didier Debusschère
«Cancún et Acapulco sont des zones un peu plus endémiques au niveau de la violence, donc j’essaie de montrer autre chose aux clients», exprime celui qui a travaillé dans le domaine hôtelier notamment au Mexique et en Jamaïque.
La Jamaïque remplacée
Encore durement éprouvée par l’ouragan Melissa, l’île de la Jamaïque est délaissée par les voyageurs en ce début de haute saison touristique, alors que certains hôtels n’ouvriront qu’en mars ou avril prochain, fait savoir Mélanie Guillemette, propriétaire de Voyages Aqua Terra de Lévis, Sainte-Marie et Québec.
Il faut dire que dans certains secteurs, dont à Negril, les citoyens n’ont retrouvé l’électricité que la semaine dernière.
Les prix ont chuté pour cette destination, dit M. Boissonneault, alors que les vols reprendront d’ici deux semaines.
«C’est malheureux, mais ce sera un retour très lent et progressif […] les gens cherchent à se repositionner», soutient-il.
Chaque semaine, près de 1000 passagers s’envolaient vers la Jamaïque, de Montréal, souligne M. Boissonneault.
Le Mexique et la République dominicaine
Ces voyageurs devront alors changer leurs plans, au profit du Mexique et de la République dominicaine, estime-t-il.
Selon M. Boissonneault, la violence liée aux cartels de la drogue au Mexique n’inquiète pas outre mesure les voyageurs québécois.
«Nous avons plus de questions sur les moustiques à Cuba que sur la criminalité au Mexique», raconte-t-il.
«Les gens s’informent, oui, mais il s’agit de cas isolés», indique pour sa part Mme Guillemette, qui rappelle une autre fusillade survenue il y a trois ans dans le même secteur.





